Une toute nouvelle voie à Presles dans le niveau 6a/6a+ est une excellente nouvelle pour le vieux grimpeur que je suis et, disons le tout net, pour le plus grand nombre, au risque de me faire taxer de promouvoir le sur-tourisme !
Prise de guerre a été ouverte par Bruno Arnaud au printemps 2024. C’est une très belle voie essentiellement en dalles et qui se déroule sur un excellent rocher. Avec Alexandre nous nous sommes régalés tout du ´long. L’équipement est irréprochable, les points bien placés et l’espacement raisonnable. Merci à l’ouvreur !
J’ai particulièrement aimé le moment où l’on passe du rocher très patiné des Buis à la râpe à gruyère de la première longueur de Prise de guerre !!! et moins aimé la dernière longueur sous la pluie !
Je remercie encore une fois mon ami Daniel Weitz de m’avoir donné des infos sur Presles et indiqué cette nouvelle voie. Et aussi encore à toi Alexandre pour cette chouette journée
Pour la photo c’était pas top avec un ciel bien nuageux, les images en témoignent !
La voie Grépon Mer de Glace est considérée comme l’une des plus belles courses du Massif du Mont-Blanc. Elle se déroule dans une vaste paroi de 800m de granit presque parfait.
Il y a très peu d’équipement en place, quelques pitons essentiellement dans le haut de la paroi et de rares relais. Le cheminement n’est pas évident et nécessite un bon sens de l’itinéraire. La voie est donnée en 8/10 heures et la descente versant Plan de l’Aiguille en 4/5 heures.
Mercredi 31 juillet nous sommes montés au Refuge de l’Envers des Aiguilles l’après-midi en essuyant quelques bonnes averses !
Le lendemain nous quittons le refuge à 4h. A 5h nous franchissons la rimaye qui s’avère très délicate et qui sera le passage le plus difficile de la course ! Nous poursuivons par 800m d’escalade en alternant les sections d’assurage en mouvement et les sections en marquant les relais. Clément comme à son habitude n’a pas lambiné et quant à moi, j’ai tenté de grimper au mieux avec mes limites de septuagénaire bien marquées !
A 10h15, nous arrivons à la Brèche Balfour au pied de l’ultime longueur, la fameuse Fissure Knubel. Et là sans prévenir il s’est mis à grêler, nous sommes passé du jour à l’obscurité. Tout est devenu glissant, la foudre est tombée sur Les Drus. Plus question de faire la traditionnelle photo du sommet avec la Vierge. Durant toute la montée Clément me disait : “Papa il faut qu’on avance, il faut qu’on avance » car nous redoutions malgré tout l’arrivée du mauvais temps. La descente jusqu’au Glacier des Nantillons a été humide sous un fort vent de nord-ouest. Nous étions frigorifiés. De plus avant le passage à califourchon du « bloc coincé », nous avons eu du mal à rappeler la corde ! L’arrivée au Col des Nantillons, puis au glacier a été un vrai bonheur. La longue descente du Glacier des Nantillons et du Rognon s’est déroulée sans histoire et nous avons pris le temps de faire enfin une grosse pause casse-croute !
A 16h nous arrivons enfin à la gare du téléphérique du Plan de l’Aiguille.
Au final ce fut une belle journée pleine d’émotions malgré une météo capricieuse. Merci à mon guide, mon fils Clément !
Note technique de l’ENSA (École Nationale de Ski et d’Alpinisme) :
« Cette longue ascension rocheuse se déroule sur un granit parfait et dans un environnement grandiose… C’est un peu le « Divine Providence » du début du XXe siècle !Globalement, les difficultés techniques ne sont pas très élevées mais la fissure Knubel (le premier V+ du massif du Mont-Blanc) laisse, à tous les alpinistes qui l’ont gravie en tête, un souvenir impérissable !La principale difficulté réside en grande partie dans la complexité à trouver le bon itinéraire.
De nuit, le passage de la rimaye est déjà une première étape à ne pas négliger… tout comme les dalles fissurées qui la suivent ! À la lueur de la frontale, ces lieux ne sont pas toujours accueillants et une erreur d’itinéraire est toujours possible.Un peu plus haut, le rappel « caché » qui permet d’accéder aux longueurs supérieures est lui aussi difficile à localier au milieu de cet océan de granit.
Malgré la popularité de la course, l’équipement en place est quasiment inexistant.Il faudra étudier le topo avec rigueur et bien observer la montagne afin de ne pas faire des erreurs qui pourraient ralentir la cordée.
Une fois au sommet, une autre course commence !Redescendre du Grépon est presque aussi complexe que d’y monter ! La descente de l’arête ouest jusqu’au glacier est technique tandis que le passage sous les séracs des Nantillons est loin d’être anodin. »
Ma dernière visite à cette impressionnante paroi remonte à septembre 2018 où avec Ludo nous avions fait la voie Association de Bienfaiteurs. Aujourd’hui François me propose d’escalader les 9 premières longueurs de la voie Cordier-Jouty (récemment rééquipée par l’ECI) jusqu’à croiser la voie Association de Bienfaiteurs dont nous ferons les 8 dernières longueurs. Un ensemble homogène et des plus abordable en terme de difficultés. Cotation TD, 6a+ max, 360m L’espacement des points est plutôt rapproché dans la Cordier-Jouty et plus espacé dans Association de Bienfaiteurs. La paroi étant orientée plein ouest, nous avons grimpé à l’ombre jusqu’à 13h. Au dernier relai nous avons vu passer le Tour de France sur le Pont de la Souloise à 14h13 pour être précis !
Un grand merci François pour cette belle équipée !
Pour cette édition transgénérationnelle 2024, je laisse mon fils Matthieu vous raconter le déroulement.
« Là dernière aventure alpine de Jojo date de 2021. C’était une longue bavante au Pic Coolidge avec 2500 mètres de pierriers remontés dans une fin d’été caniculaire.
Jojo a depuis pris 40 cm et son goût de l’effort s’est sacrément modéré… Pour la reprise, on a choisi un objectif « plaisir » : départ à 3200m après montée en télécabine, petite balade glaciaire, arête aérienne sur du rocher solide. Les initiés auront reconnu le Râteau et son ArêteOuest, superbe petite course avec ses 500 mètres de dénivelé en ambiance haute montagne.
Pour encadrer le « petit », on a conservé la dream team familiale : son papa (N+1), son papé (N+2). Trois générations d’une lignée d’alpinistes !
Pour le récit de la course, on fera court car tout s’est très bien passé : remontée du glacier sans encombres même pour la rimaye bien ouverte, dépose des crampons avant l’arête, remontée de celle-ci sur le fil et piquenique au sommet. Redescente itou. Fou rire quand Jojo a mis ses crampons à l’envers (pointes vers le haut). Final en beauté au restaurant d’altitude vers 14H.
On était même à temps pour voir la fin du tour de France ! »
La galerie photos de nos aventures alpinistiques !