Dent du Géant (4013m) – Massif du Mont-blanc – 14,15 octobre 2017

Tout d’abord je tiens à remercier Francine qui m’a donné envie de retourner à la Dent du Géant, 44 ans, après ma première visite du Massif du Mont-Blanc.
Ce matin là, de très bonne heure, avec mon compagnon de cordée de l’époque, nous avions parcouru les Arêtes de Rochefort en aller-retour jusqu’à l’Aiguille éponyme.
Puis en fin de matinée nous avions gravi la Dent en suivant les grosses cordes de chanvre qui traçaient la voie jusqu’au sommet !
De nos jours, ces cordes ont été remplacées par d’autres moins imposantes, mais tout aussi inutiles.
En effet comme le dit le grand Gaston Rébuffat : « A 4000m il est bien plus fatigant de faire des tractions sur les bras que de grimper sur les pieds ».
Et je rajoute qu’elles sont glissantes et rendent la gymnastique périlleuse.

Samedi matin à 8h30, nous prenons, Ludo et moi, la première benne du téléphérique de Courmayeur (La Palud 1730m) qui nous monte au Refuge Torino (3375m) tout à coté du Col du Géant (3365m).
9h15 départ du Col du Géant en compagnie de 5 cordées franco-italiennes qui s’échelonnent sur la trace.
10h25 arrivée au pied du socle en rocher brisé
11h35 arrivée à la « Salle à manger » au pied de la Dent où nous faisons une pause casse-croute…
15h sommet
17h retour à la salle à manger en 4 rappels
Cela n’a pas été une partie de plaisir, car nous étions trop nombreux engagés dans les rappels, exercice accidentogène par excellence… Attente, imbroglio de cordes, ce furent les seuls moments désagréables de cette sublime journée.
19h arrivée au Refuge Torino à l’heure de la soupe.
Au final une très très belle course.
L’escalade de la Dent est merveilleusement aérienne sur un rocher magnifique.
Du sommet exigu, le panorama est sans exagérer l’un des plus beaux des Alpes avec l’immense versant italien du Mont-Blanc, la Combe Maudite et son Grand Capucin, les Aiguilles de Chamonix, les Drus, l’Aiguille Verte, Les Jorasses, etc…
Sans oublier les glaciers avec la Mer de Glace et ses anneaux.
Nous avons fait aussi de belles rencontres dont, cerise sur le gâteau, un papa et sa fille qui sont redescendus en parapente sur Courmayeur après un décollage spectaculaire depuis la « Salle à manger ».
Comme dirait mon ami Yves de Frontonas : « carton plein »
Encore merci Francine !
Le lendemain avant de redescendre dans la vallée, nous prolongeons notre petite aventure par la traversées des Aiguilles Marbrées.

Pointe des Cinéastes – Voie du Vieux Piton – Massif des Écrins – 27 août 2017

La Pointe des Cinéastes est un ensemble de 9 pointes dont la 6ème culmine à 3205m.
La voie normale rejoint un petit col sous la première pointe puis traverse les suivantes.
Une course particulièrement photogénique face au Pelvoux, au Glacier Blanc et à la Barre des Écrins.
La cerise sur le gâteau consiste à fouler le sommet de la première pointe en gravissant sa face sud sur un excellent rocher par la voie dite du Vieux Piton.
« Piton » trouvé par les ouvreurs au tout début de la face.
Escalade soutenue sur 9 longueurs.
Cotation TD
6a max
La cotation de la première longueur en 4c est obsolète, un bon 5b sur un rocher marbré peu équipé.
La suite est correcte.
Descente dans un terrain émietté et malcommode.
Balade à la journée depuis le parking du Pré de Madame Carle.
10h au total
Merci à Steve toujours partant et enthousiaste !

Traversée de l’Olan – Massif des Écrins – 28 juillet 2017

La Traversée de l’Olan (3564m) consiste à monter au Sommet nord de l’Olan (point culminant) par son arête nord et descendre par sa voie normale en face sud (Voie Escarra).
J’avais déjà emprunté l’arête nord, mais à la descente et dans les nuages.
Cette fois-ci avec Steve, la météo est bonne, malgré un fort et froid vent d’ouest le matin.
Sur l’ensemble de la traversée, nous n’utiliserons nos cordes (2 brins de 30m) que pour quelques petits rappels à la descente.
Départ du Refuge de Font Turbat (2169m) versant Valjoufrey à 3h45
Sommet à 8h50
Arrivée au Refuge de l’Olan (2345m) versant Valgaudemar à 14h45
Après une délicieuse omelette, descente à La Chapelle en Valgaudemar
Au total, 2500m de descente

Dans les 2 refuges, les gardiennes sont charmantes et compétentes.
Que d’évolution pour les vieux montagnards comme nous !!!

Au final, une traversée splendide sur un merveilleux tas de cailloux…
Aucune difficulté particulière
Nous avons pris notre temps, photos, vidéos et pauses casse-croute car la montagne ça creuse !

En bonus, la veille depuis le Refuge de Font Turbat et à l’heure du coucher, mes petits enfants on assisté à un hélitreuillage spectaculaire qui s’est bien terminé !

Voie Rébuffat – Face sud de l’Aiguille du Midi – Massif du Mont-Blanc – 24 juin 2017

Depuis quelques semaines, Matthieu concoctait l’anniversaire surprise de Marie : l’ascension de la célèbre Voie Rébuffat en face sud de L’Aiguille du Midi !
Cela s’est passé samedi, grande première pour Marie qui n’avait jamais marché sur un glacier !


Voici le récit de Matthieu:


Le grand Gaston Rébuffat introduisait cette escalade, dans son livre « Les 100 plus belles courses du Massif du Mont-Blanc« , où elle tient la 55ème place, de la façon suivante :
« C’est une escalade merveilleuse à tous points de vue, et d’abord parce qu’elle a du caractère ».
C’était donc dans l’ordre des choses d’y emmener Marie, et qui plus est à l’improviste, deux jours avant la date officielle de son anniversaire.
A 4:30, le réveil sonne. « C’est une blague ». Réponse : « Non ! »
A 8:30, on fixe les crampons pour la première fois et on descend l’arrête. C’est pas plus dur que de marcher sur le trottoir, mais il faut écarter les pieds.
A 9:30, on met les chaussons et on attaque.
Dixit Rébuffat : « L’escalade a un style: enchaînement de beaux mouvements, déroulement souple d’équilibres successifs et coordonnés ». Marie n’a pas failli !
A 15h on est au sommet et d’un rappel applaudi par les touristes, on rejoint la ville et les enfants qui nous attendent en bas.
Un bel anniversaire


Marie s’est très vite familiarisée au granit chamoniard : un grand bravo !

Quel hasard !
Juste 3 jours avant mon autre belle fille Katie découvrait, elle aussi, pour la première fois l’univers fascinant des hautes montagnes du Massif du Mont-Blanc.

C’est décidé, elles vont y retourner, une grande et belle cordée féminine en perspective, Matthieu et Clément garderont les enfants.

Toutes ces émotions en images :

Pendant ce temps les enfants parcouraient le Balcon des Aiguilles entre Plan de l’Aiguille et Montenvers :

Triple Directe au Grand Capucin et les Intouchables au Trident du Tacul – Massif du Mont-Blanc – 19 au 21 juin 2017

Pendant que les grands-parents gardent les enfants, les parents partent grimper 3 jours dans le Massif du Mont-Blanc.
Un sublime enchainement de la Triple Directe au Grand Capucin et des Intouchables au Trident du Tacul.
En 2005 déjà, j’avais accompagné Clément dans l’enchainement de ces 2 sommets, mais dans un niveau un peu plus abordable.
 


Le récit de Clément :


Lundi dernier, afin d’éviter la canicule, nous jetons notre dévolu sur Chamonix et son granit….
En fin d’après midi nous prenons la benne et posons la tente à quelques foulées du Grand Capucin et du Trident du Tacul.
Après un réveil tardif à 8h, nous attaquons les 3 premières longueurs de L’Elixir d’Astaroth, continuons par Voyage selon Gulliver et tentons en fin de voie le toit de Panoramix, solide 7c qui restera invaincu…. Je pense qu’il faut pour le grimper de la potion magique !
L’enchaînement de ces 3 sections porte le nom de Triple Directe, la classe !
15 longueurs soutenues
Plus tard nous lançons notre corde dans les rappels de la Voie des Suisses, il est 17h.
19h nous sommes au Base Camp, buvons bières, soupe et tisane… Enfin un dodo bien mérité.
Jour 2,  pas de grasse matinée, nous attaquons les Intouchables à 7h30, le 7a+ de la première longueur réveille mais passe facilement, il en sera de même pour la suite, une escalade raide et soutenue, la fin est à la hauteur de sa réputation…. Les verrous de poings et de doigts sont indispensables au même titre que nos coinceurs mécaniques….
8 longueurs et 5 rappels… Une des plus belles lignes du massif d’après les alpinistes spécialistes !

Petite réflexion :
En escalade il y a cotation et cotation, comme au Verdon il y a un fossé entre les voies des années 80 et celles plus récentes…  
Il faut remettre les choses à leur juste valeur et ne pas s’arrêter au chiffre…  
Merci Mr Piolat, du 6b où il faut envoyer, ça remet les pendules à l’heure !

14h nous démontons la tente, 15h nous sommes à la Pointe Helbronner et savourons le retour dans la télécabine  face au Mont-Blanc et aux 2 parois escaladées.
Le retour est encore une fois folklorique au milieu de touristes venus des 4 coins les plus riches de la planète.
Odeurs,  mêlant transpiration et parfums chics, tignasses contre permanentes, grosses godasses et claquettes…

Réflexion numéro 2 :
C’est bien, ce contraste, il rend encore plus fort le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel.

20h30 nous retrouvons nos loupiots et les grands parents en pleine forme, merci de leur soutien sans lequel cette aventure n’aurait pas eu lieu.
Merci à vous deux


Un immense bravo à Katie qui n’était jamais allée à Chamonix, ne connaissait pas le Massif du Mont-Blanc et découvrait pour la première fois ces grands sommets !!!
 Trois jours après, mon autre belle fille Marie découvrait, elle aussi, pour la première fois l’univers fascinant des hautes montagnes du Massif du Mont-Blanc.

Toutes ces émotions en images