Aujourd’hui petite sortie entre deux vieux copains au Mont-Aiguille qui, je vous le rappelle, fait partie des sept merveilles du Dauphiné :
La Fontaine Ardente
La Tour sans Venin
La Pierre Percée
Les Grottes de la Balme
Le Pont de Claix
La Grotte des Cuvesde Sassenage
LeMont-Aiguille !
Disons le tout net, le Mont-Aiguille est ma préférée !
Avec Steve on cumule 148 ans à nous deux et pour supporter le poids des ans un Mont-Aiguille ensemble une fois l’an est notre viatique ! En bonus on fait de belles rencontres à chaque fois comme Marion et Clément, une cordée familiale super sympa et efficace !
Merci à toi Steve et vive l’amitié Franco Britannique !
La traversée des Arêtes de La Bruyère a été ma toute première course d’escalade en montagne avec Jean-Pierre Frésafond en juin 1973. J’avais fait la connaissance de Jean-Pierre au Club Alpin de Lyon, au cours d’une saison bien remplie de ski de randonnée (on parlait de ski de printemps à l’époque !). Jean-Pierre a été entre-autre président du GHM, président du Club Alpin de Lyon et membre du comité de direction de la FFME. Mais il était surtout connu pour avoir mené à bien l’expédition lyonnaise au Gasherbrum II (8035m) en 1975 !
Je ne connaissais absolument rien à l’escalade et Jean-Pierre m’avait dit : on va aller faire une belle course d’escalade en montagne et c’est toi qui mèneras la cordée ! C’était la méthode “Frésafond” !!!
Depuis ces temps héroïques j’ai parcouru une bonne dizaine de fois cette belle arête avec mes enfants tout jeunes, des amis et plus récemment en 2018 et 2019 avec Steve puis avec Pierre-Henry et mon petit-fils Jules !
Aujourd’hui et c’est le privilège du grand âge, j’ai eu l’impression de faire cette course pour la première fois ! Je me suis en effet planté dans l’ascension de la dernière tour en traversant trop à droite ! Ce qui a permis à Aurélien et Dominique deux jeunes très sympa, qui nous suivaient depuis le début, de nous coiffer sur le poteau ! Mais qu’importe nous n’étions pas là pour faire la course…..
C’est une magnifique escalade aérienne tout du long avec pas mal de manip de cordes, de désescalade et de petits rappels. Le seul point noir est le “franchissement” de la première longueur, devenue au fil des ans horriblement patinée ! Heureusement 3 plaquettes très rapprochées ont été rajoutées ces dernières années et elles permettent de passer “relativement facilement” en A0, mais faut-il l’avoir déjà pratiqué. En tout cas un démarrage qui ne laisse pas indifférent !!!
Peu d’équipements en place avec quelques rares pitons et plaquettes dans les passages les plus expos. On ne suit pas une ligne de spits ou de pitons et il faut tout du long savoir trouver les bons passages. Techniquement l’escalade n’est jamais compliquée mais elle demande de se protéger avec quelques grandes sangles, coinceurs et friends.
Comme aurait dit le grand Gaston Rébuffat : “C’est une course où l’apprenti montagnard devient Alpiniste” !
Merci à Pascale d’avoir accompagné le septuagénaire que je suis et vive l’amitié franco-belge !
A peine remis de ma précédente ascension du 31 mai avec l’ami Stefan (l’homme au knicker en velours côtelé), me voilà à nouveau réquisitionné par deux dames pour aller jouer dans mon bac à sable : le Mont-Aiguille !
Étant quelque peu agoraphobe c’est d’un pied léger que nous arrivons au départ de la voie normale à 7h et nous sommes seuls !
Le ciel est clair, pas de vent, il fait frais : notre affaire s’annonce bien ! Las, à peine arrivé au 2ème relais, j’aperçois éberlué une multitude de casques blancs surgissant de la forêt !
Damned ! Une quarantaine d’apprentis de l’École Militaire de Haute Montagne nous talonne ! Je suis maudit ! Mais je me ressaisis et comme me l’ont si bien rapporté mes amies « je déploie tout mon talent : gestes assurés, esprit calme, progression sans faute », notre cordée est en tête et le restera jusqu’à la cime !
Après les inévitables séances photos au débouché sur le pelouse sommitale,
puis à l’aplomb des à-pics vertigineux du pilier nord déliquescent (point culminant du pré sommital),
le tour du propriétaire continue avec la découverte de l’Arche cachée, point d’orgue de la visite et qui comble le photographe.
Mais comme tout à une fin, après l’ivresse du sommet il est temps de descendre et de retrouver, par les rappels, le plancher des vaches, notre quotidien, nos joies et nos peines…
Un grand merci à Patricia et Pascale mes compagnon(e)s de cordées du jour, à la bonne humeur et au sourire inoxydables
Avec son impeccable knicker en velours côtelé Stefan fut ce jour là le grimpeur le plus élégant du Mont-Aiguille et quant au port du casque de traviole, c’était une ultime coquetterie !
Nous sommes partis très tôt du parking de Richardière pour terminer en début d’après-midi et ne pas avoir à subir la chaleur annoncée. À 7h nous étions à l’attaque de la voie normale et il y avait déjà, oh surprise, deux cordées devant nous !
Pas étonnant car avec le pont de l’Ascension et la météo favorable, il y avait beaucoup de monde un peu partout et cela s’est bien passé à la montée comme à la descente même si nous avons perdu un peu de temps, affluence oblige.
Pendant la montée nous avons sympathisé avec deux cordées encadrées par des guides. Certes, si nous étions partis un peu plus tôt, nous aurions été seuls mais nous n’aurions pas fait ces belles rencontres.
La voie Grépon Mer de Glace est considérée comme l’une des plus belles courses du Massif du Mont-Blanc. Elle se déroule dans une vaste paroi de 800m de granit presque parfait.
Il y a très peu d’équipement en place, quelques pitons essentiellement dans le haut de la paroi et de rares relais. Le cheminement n’est pas évident et nécessite un bon sens de l’itinéraire. La voie est donnée en 8/10 heures et la descente versant Plan de l’Aiguille en 4/5 heures.
Mercredi 31 juillet nous sommes montés au Refuge de l’Envers des Aiguilles l’après-midi en essuyant quelques bonnes averses !
Le lendemain nous quittons le refuge à 4h. A 5h nous franchissons la rimaye qui s’avère très délicate et qui sera le passage le plus difficile de la course ! Nous poursuivons par 800m d’escalade en alternant les sections d’assurage en mouvement et les sections en marquant les relais. Clément comme à son habitude n’a pas lambiné et quant à moi, j’ai tenté de grimper au mieux avec mes limites de septuagénaire bien marquées !
A 10h15, nous arrivons à la Brèche Balfour au pied de l’ultime longueur, la fameuse Fissure Knubel. Et là sans prévenir il s’est mis à grêler, nous sommes passé du jour à l’obscurité. Tout est devenu glissant, la foudre est tombée sur Les Drus. Plus question de faire la traditionnelle photo du sommet avec la Vierge. Durant toute la montée Clément me disait : “Papa il faut qu’on avance, il faut qu’on avance » car nous redoutions malgré tout l’arrivée du mauvais temps. La descente jusqu’au Glacier des Nantillons a été humide sous un fort vent de nord-ouest. Nous étions frigorifiés. De plus avant le passage à califourchon du « bloc coincé », nous avons eu du mal à rappeler la corde ! L’arrivée au Col des Nantillons, puis au glacier a été un vrai bonheur. La longue descente du Glacier des Nantillons et du Rognon s’est déroulée sans histoire et nous avons pris le temps de faire enfin une grosse pause casse-croute !
A 16h nous arrivons enfin à la gare du téléphérique du Plan de l’Aiguille.
Au final ce fut une belle journée pleine d’émotions malgré une météo capricieuse. Merci à mon guide, mon fils Clément !
Note technique de l’ENSA (École Nationale de Ski et d’Alpinisme) :
« Cette longue ascension rocheuse se déroule sur un granit parfait et dans un environnement grandiose… C’est un peu le « Divine Providence » du début du XXe siècle !Globalement, les difficultés techniques ne sont pas très élevées mais la fissure Knubel (le premier V+ du massif du Mont-Blanc) laisse, à tous les alpinistes qui l’ont gravie en tête, un souvenir impérissable !La principale difficulté réside en grande partie dans la complexité à trouver le bon itinéraire.
De nuit, le passage de la rimaye est déjà une première étape à ne pas négliger… tout comme les dalles fissurées qui la suivent ! À la lueur de la frontale, ces lieux ne sont pas toujours accueillants et une erreur d’itinéraire est toujours possible.Un peu plus haut, le rappel « caché » qui permet d’accéder aux longueurs supérieures est lui aussi difficile à localier au milieu de cet océan de granit.
Malgré la popularité de la course, l’équipement en place est quasiment inexistant.Il faudra étudier le topo avec rigueur et bien observer la montagne afin de ne pas faire des erreurs qui pourraient ralentir la cordée.
Une fois au sommet, une autre course commence !Redescendre du Grépon est presque aussi complexe que d’y monter ! La descente de l’arête ouest jusqu’au glacier est technique tandis que le passage sous les séracs des Nantillons est loin d’être anodin. »