
La traversée des Arêtes de La Bruyère a été ma toute première course d’escalade en montagne avec Jean-Pierre Frésafond en juin 1973. J’avais fait la connaissance de Jean-Pierre au Club Alpin de Lyon, au cours d’une saison bien remplie de ski de randonnée (on parlait de ski de printemps à l’époque !). Jean-Pierre a été entre-autre président du GHM, président du Club Alpin de Lyon et membre du comité de direction de la FFME. Mais il était surtout connu pour avoir mené à bien l’expédition lyonnaise au Gasherbrum II (8035m) en 1975 !
Je ne connaissais absolument rien à l’escalade et Jean-Pierre m’avait dit : on va aller faire une belle course d’escalade en montagne et c’est toi qui mèneras la cordée ! C’était la méthode “Frésafond” !!!
Depuis ces temps héroïques j’ai parcouru une bonne dizaine de fois cette belle arête avec mes enfants tout jeunes, des amis et plus récemment en 2018 et 2019 avec Steve puis avec Pierre-Henry et mon petit-fils Jules !
Aujourd’hui et c’est le privilège du grand âge, j’ai eu l’impression de faire cette course pour la première fois ! Je me suis en effet planté dans l’ascension de la dernière tour en traversant trop à droite ! Ce qui a permis à Aurélien et Dominique deux jeunes très sympa, qui nous suivaient depuis le début, de nous coiffer sur le poteau ! Mais qu’importe nous n’étions pas là pour faire la course…..
C’est une magnifique escalade aérienne tout du long avec pas mal de manip de cordes, de désescalade et de petits rappels.
Le seul point noir est le “franchissement” de la première longueur, devenue au fil des ans horriblement patinée ! Heureusement 3 plaquettes très rapprochées ont été rajoutées ces dernières années et elles permettent de passer “relativement facilement” en A0, mais faut-il l’avoir déjà pratiqué. En tout cas un démarrage qui ne laisse pas indifférent !!!
Peu d’équipements en place avec quelques rares pitons et plaquettes dans les passages les plus expos. On ne suit pas une ligne de spits ou de pitons et il faut tout du long savoir trouver les bons passages.
Techniquement l’escalade n’est jamais compliquée mais elle demande de se protéger avec quelques grandes sangles, coinceurs et friends.
Comme aurait dit le grand Gaston Rébuffat : “C’est une course où l’apprenti montagnard devient Alpiniste” !
Merci à Pascale d’avoir accompagné le septuagénaire que je suis et vive l’amitié franco-belge !
Hello
Ça ma l’air bien sympathique cette petite escapade !!