Aujourd’hui pour mon ultime montée de la saison 2025 sur le pré sommital du Mont-Aiguille, je suis accompagné par Gilles et Samuel.
C’est pour eux la découverte d’une montagne exceptionnelle, impressionnante et qui semblait au Moyen Age totalement inaccessible « Mons inaccessibilis, dans la langue de l’époque ».
Pour Gilles, montagnard-alpiniste de longue date, ce sommet manquait à sa liste de courses. Par contre, pour Samuel c’est sa première expérience, de l’escalade, du vide, des techniques d’assurance et de la descente en rappels !
Une journée qui restera un grand moment pour nous trois !
A peine remis de ma précédente ascension du 31 mai avec l’ami Stefan (l’homme au knicker en velours côtelé), me voilà à nouveau réquisitionné par deux dames pour aller jouer dans mon bac à sable : le Mont-Aiguille !
Étant quelque peu agoraphobe c’est d’un pied léger que nous arrivons au départ de la voie normale à 7h et nous sommes seuls !
Le ciel est clair, pas de vent, il fait frais : notre affaire s’annonce bien ! Las, à peine arrivé au 2ème relais, j’aperçois éberlué une multitude de casques blancs surgissant de la forêt !
Damned ! Une quarantaine d’apprentis de l’École Militaire de Haute Montagne nous talonne ! Je suis maudit ! Mais je me ressaisis et comme me l’ont si bien rapporté mes amies « je déploie tout mon talent : gestes assurés, esprit calme, progression sans faute », notre cordée est en tête et le restera jusqu’à la cime !
Après les inévitables séances photos au débouché sur le pelouse sommitale,
puis à l’aplomb des à-pics vertigineux du pilier nord déliquescent (point culminant du pré sommital),
le tour du propriétaire continue avec la découverte de l’Arche cachée, point d’orgue de la visite et qui comble le photographe.
Mais comme tout à une fin, après l’ivresse du sommet il est temps de descendre et de retrouver, par les rappels, le plancher des vaches, notre quotidien, nos joies et nos peines…
Un grand merci à Patricia et Pascale mes compagnon(e)s de cordées du jour, à la bonne humeur et au sourire inoxydables
Avec son impeccable knicker en velours côtelé Stefan fut ce jour là le grimpeur le plus élégant du Mont-Aiguille et quant au port du casque de traviole, c’était une ultime coquetterie !
Nous sommes partis très tôt du parking de Richardière pour terminer en début d’après-midi et ne pas avoir à subir la chaleur annoncée. À 7h nous étions à l’attaque de la voie normale et il y avait déjà, oh surprise, deux cordées devant nous !
Pas étonnant car avec le pont de l’Ascension et la météo favorable, il y avait beaucoup de monde un peu partout et cela s’est bien passé à la montée comme à la descente même si nous avons perdu un peu de temps, affluence oblige.
Pendant la montée nous avons sympathisé avec deux cordées encadrées par des guides. Certes, si nous étions partis un peu plus tôt, nous aurions été seuls mais nous n’aurions pas fait ces belles rencontres.
Le Mont-Aiguille « Mont inaccessible et septième merveille du Dauphiné », c’est LE sommet que j’adore faire au moins une fois par an.
je l’aperçois presque quotidiennement depuis la Matheysine sous son angle le plus spectaculaire
il est mythique. Sa première ascension en 1492 marque le début de l’alpinisme
depuis le hameau de Richardière l’approche est rapide, 1h/1h15, en sous bois jusqu’au Col de L’Aupet sur un sentier merveilleusement bien tracé
il propose une bonne dizaine de voies d’ascension de tous niveaux
Après sa voie normale située en face nord-ouest, la Tour des Gémeaux sa voisine est la plus accessible en terme de difficulté. L’escalade est magnifique et aérienne dans les six premières longueurs sur un excellent rocher. La suite est beaucoup moins raide et mène en trois longueurs sur le plateau sommital.
Tout récemment l’équipement a été revu par Pascal Huss et Hervé Gallet. Ils ont amélioré les relais en posant des plaquette avec anneaux. Ils ont aussi rajouté 2 points supplémentaires dans la première longueur en rocher compact bien patiné. Ce passage était dangereux avec un risque de chute au sol ! Merci à eux.
Merci aussi à Alexis et Steve mes compagnons de cordée du jour.
L’objectif de cette journée était de réaliser des images, photos et vidéos, de ce « drone » de sommet qu’est le Mont Inaccessible. La météo a été parfaite avec un ciel bien dégagé et presque pas sans vent pour faire voler ma machine…
Avec Steve nous sommes montés par la voie normale sans user la corde. A la descente nous avons fait un détour par l’Arche.
Chose étonnante, les photos aériennes prises à la verticale du plateau sommital révèlent la présence de 2 failles qui se font face. L’une est située en versant sud et l’autre en versant nord. La partie terminale de la voie normale emprunte la faille nord.
On peut alors facilement imaginer que d’ici quelques millions d’années, les failles se rejoignent pour donner naissance à 2 Mont-Aiguilles !